
Inti (Chili)
Bio :

Influencée par la scène Street Art autant que par la tradition du muralisme sud américain, la peinture lumineuse et pleine de symboles d’Inti évoque immédiatement sa culture sud-américaine. L’artiste de Valparaiso, ville chilienne mondialement connue pour son art urbain, a commencé à peindre dans les rues à 14 ans, en dessinant du graffiti. C’est à cette période qu’il a décidé qu’il ne s’arrêterait jamais de créer. Il se souvient de ces moments où tout était parfait pour dessiner, la lumière, la table de dessin, le café, la cigarette. Il se sentait heureux et serein. Depuis il est toujours à la recherche de ces moments de création parfaits.
Les couleurs les plus récurrentes dans son travail sont le jaune et le violet. Le doré est le symbole de la lumière, sachant que son blaze Inti veut dire “soleil” en langue quechua. Il incarne la fête et la célébration au soleil qui avait lieu le jour du solstice d’hiver considéré comme le premier jour de l’année dans le calendrier Inca. Le violet est une référence au sacré, c’est une teinte portée par le clergé catholique. La combinaison de ces deux couleurs symbolise le mélange des cultures et des croyances en Amérique latine. À travers cette combinaison de couleurs, son message est le suivant : c’est le mélange de nos différentes cultures qui nous rend meilleur·e·s et c’est en s’acceptant que nous serons heureux·ses ensemble. Il parle de nos différences comme quelque chose de positif pour la société, elles sont nos richesses.
Il donne corps à des personnages sur des murs monumentaux, les parant d’attributs symboliques forts, empruntés à l’imaginaire latino-américain, au paganisme et au christianisme qui trouvent ensemble une résonance contemporaine. Son travail est caractérisé par son personnage fétiche : le Kusillo, un clown de carnaval habillé d’un patchwork de tissus colorés directement issu de la culture bolivienne. C’est le seul à avoir le droit de dépasser les bornes, tout lui est permis : se déguiser en religieux·euse, en femme, peu importe… Il incarne à ses yeux les limites de notre société. Le Kusillo est aussi une allégorie parfaite de sa manière de penser, de son art ou encore de son identité.
Il observe le monde qui l’entoure, il écoute ce qu’il se passe autour de lui quand il peint, son travail qui porte, à l’image du monde dans lequel il s’inscrit, des messages politiques et sociaux. À travers ses nombreux voyages, il se considère comme citoyen du monde, s’imprégnant des cultures et apprenant de chaque lieu. En effet, pendant plusieurs années Inti n’a cessé de voyager au quatre coins du monde pour réaliser ses fresques. Pour lui, le Street Art représente la résistance, l’art en dehors de l’institution. Cependant aujourd’hui, avec la multiplication des festivals de Street Art à travers le monde, il a eu du mal à s’y retrouver car la pratique s’est institutionnalisée. Il a eu besoin de se réinventer. Il a donc arrêté de peindre dans la rue durant une année en 2018, s’est concentré sur son travail d’atelier qu’il a présenté durant son exposition “Profane” à la galerie Itinerrance à Paris et a écrit un livre “Color, carnaval, y resistencia !”. Cette année de recul lui a permis de s’initier à d’autres techniques, d’autres matières et de pouvoir créer avec sérénité. Il en a profité pour expérimenter un nouveau médium : l’installation.
Il n’abandonne pas pour autant les murs et nous fait le plaisir de sa présence pour cette sixième édition du Street Art festival de Grenoble.
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